Exposition : l’Allemagne des années noires
L’expressionnisme allemand s’invite au musée Maillol. 250 œuvres d’Otto Dix, George Grosz ou encore Max Beckmann sont réunis pour une exposition dont le fil conducteur est l’effervescence des années vingt en Allemagne.
Traumatisés par la première guerre mondiale qu’ils ont parfois vécue, ces artistes ont cherché à modéliser l’angoisse de cette époque. Tel Otto Dix, avec sa série de cinquante gravures intitulées « La guerre » (1924). Des cadavres en noir et blanc, déformés dans des paysages où la mort est omniprésente décrivent l’enfer des tranchées. Grosz matérialise l’horreur avec un style incisif, dépouillé (Morts 1915, encre sur papier), parfois en en se focalisant sur des cadavres déchiquetés par des touches rouge sang.
Le premier étage du musée est consacré à l’après-guerre, plus particulièrement à la représentation d’une société à deux vitesses. D’un côté, des anciens combattants, les ouvriers à la recherche d’une place dans l’Allemagne de Weimar. De l’autre, les classes aisées, qui s’enrichissent, et oublient la défaite et la crise économique dans l’alcool et la dépravation. George Grosz accentue la laideur des personnages qu’il met en scène pour exprimer tout le dégoût que lui inspire les hommes de son temps (L’orgie, 1922 ; Requin, 1920-21).