A la découverte des œuvres oubliées de Fragonard...
... le peintre libertin
Celui qui déshabillait ses modèles est aujourd'hui mis à nu. On connaissait Fragonard (1732-1806) surtout comme le peintre du libertinage.
Une exposition célébrant le bicentenaire de sa mort, dévoile d’autres facettes oubliées de son œuvre, au musée Jacquemart-André.

Ses premiers pas, il les a réalisés en tant que peintre de la mythologie : la Naissance de Vénus, Jéroboram sacrifiant aux idoles. Fragonard s'orientera rapidement, au gré de ses commandes, vers des sujets plus légers... Se révélant comme le chantre de l'érotisme suggéré.
C'est finalement dans ce registre que son style s'épanouira : des tons chaleureux accentués par des touches turquoises, la légèreté et la rapidité de son trait... Le tout dessinant un univers voluptueux, idyllique, parfois naïf. Tel que celui entourant la Jeune fille aux petits chiens, qui batifole seins nus avec ses animaux.
Fragonard raconte aussi la famille du XVIIIeme siècle, et les moments forts du foyer. Comme la naissance, avec l'heureuse fécondité, ou l'enfance avec La visite à la nourrice... Des scènes baignant dans un univers champêtre et protecteur.
L'exposition fait découvrir un artiste fasciné par la littérature, où il a puisé son inspiration. Par de nombreuses esquisses, il a illustré des contes de La fontaine. Ainsi que des épopées : Don quichotte de Cervantès ou Roland le furieux de l'Arioste. Une exaltation de l'héroïsme chevaleresque qui détonne chez Fragonard. Loin des thèmes, des scènes érotiques qui l’ont érigé en peintre du libertinage.
Claire Bonnichon et Xavier Demarle
Exposition Fragonard, les plaisirs d’un siècle. Jusqu’au 13 janvier 2008.
Musée André-Jacquemart
158, boulevard Haussmann 75008 PARIS, métro Miromesnil ou Saint-Philippe-du-Roule (ligne 9)
Plein tarif : 9,5 € ; étudiants, chômeurs : 7 €. Réservations de places en ligne